Genèse d'un guide innovant
Actif dans le domaine du durable depuis les années 80, Hadelin de Beer dispense les cours de développement et de gestion environnementale aux étudiants de notre section tourisme. Pour une biographie plus complète de notre enseignant « éco-logique », nous vous invitons à consulter son site internet qui fleure bon la sapinière et les bonnes pratiques en matière de gestion environnementale. (users.skynet.be/hadelindebeer/index.htm)
Dans le cadre de ses cours à la HERS, Monsieur de Beer propose en 2014 à ses étudiants de se lancer dans un projet ambitieux: la création d’un guide du tourisme durable en Wallonie. Un produit unique dont l’ambition n’est pas de détrôner le Routard ou le Petit futé, mais plutôt d’apporter une information nouvelle centrée sur le territoire wallon, et en pleine cohérence avec les nouvelles formes de tourisme responsable.
En effet, même s’ils ne sont pas encore majoritaires, ces touristes qui se rendent chez nous avec des principes de conservation de l’environnement, de non-pollution, ou simplement de limitation de leur empreinte sur le territoire sont chaque jour plus nombreux. L’enseignement prodigué dans notre section devrait encore faire augmenter ce chiffre à l’avenir.
Alors…durable ou pas ?
Le tourisme est bien développé en Wallonie, certes, mais quelle proportion de l’offre proposée aux touristes comporte des critères de durabilité ? Peut-on dire que l’on possède un gîte durable uniquement parce qu’il est construit en bois ? Petit rappel pour les non-initiés: un produit durable se doit d’être économiquement viable, écologiquement soutenable, et socialement acceptable. Ce qui dépasse clairement les préoccupations écologistes.
Un test de durabilité auprès d’une batterie d’activités proposées en Wallonie est donc mis en place conjointement avec les étudiants. Les trois critères retenus correspondent à ceux qui définissent un produit durable: social, environnemental et économique. Les étudiants se rendent alors compte que finalement très peu d’activités rencontrent les trois critères, et décident de mettre quand même en avant des hébergements ou des activités touristiques qui réalisent des efforts en ce sens.
Chaque étudiant, sur un territoire identifié en Wallonie, tente alors de recenser toute activité touristique potentiellement durable et prend contact avec les personnes ciblées. Il s’agit de vérifier les propos avancés sur les sites internet, et d’analyser pour éviter de mettre en avant des pratiques s’apparentant au « greenwashing » (la promotion ou la publicité d’un produit sur des critères environnementaux alors que la marque ne fait que très peu (ou pas du tout) d’efforts en ce sens)
Recenser pour éduquer
Au total ce sont 70 exemples de bonnes pratiques qui sont retenus, même si après la réalisation du test, seulement 30 activités ou hébergements répondaient aux critères suffisants de durabilité. Ils ne seront donc pas tous parfaits, ces premiers pionniers du tourisme durable wallon, et certains étant probablement plus durables auront peut-être été oubliés, mais le but n’était pas de se poser en juge impitoyable. Faire prendre conscience au public que des bonnes pratiques existent près de chez nous, et encourager les exploitants touristiques à intégrer davantage de pratiques durables dans leurs activités, voici les modestes objectifs poursuivis par quelques pionniers à la HERS. Ils pourront raconter à leurs enfants qu’ils « en étaient », et qu’ils ont peut-être contribué à un changement des mentalités en matière de tourisme.
A un peu moins de 60 jours du jour J (la sortie officielle du guide), l’heure est au toilettage, à la mise en page, à l’impression, à la promotion, et à l’organisation d’un colloque (le 11 décembre prochain) dont on vous reparle très prochainement.